Odesa
Ombre Errante
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Date d'inscription : 07/06/2007
Age : 43
Feuille de Personnage
Classe: Templier
Maître: Fabricant
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 | Sujet: Chapitre IV ~ Lacheté  Jeu 25 Déc 2008 - 13:24 | |
| Kineas gravit rapidement les échelons. Ses compétences de sorcier étaient de loin supérieures à celles des autres Daevas, si bien qu’après moins d’une année on lui avait confié le commandement de toute une Légion.
Les combats étaient acharnés. Même s’ils étaient envoyés souvent au-devant des Balaurs, nos Seigneurs Empyréens faisaient de leur mieux pour les préserver.
Leurs tactiques et compétences guerrières s’améliorèrent tant et si bien qu'ils étaient en mesure de tuer les plus jeunes et imprudents de leurs dragons avant de retourner se réfugier derrière notre bouclier d’Ether. Rien de bien glorieux, mais l’essentiel, c’est qu'ils progressaient, peu à peu.
Puis vint le jour qui les bouleversa tous. Le Seigneur Israphel, l’un des deux Gardiens de la Tour de l’Eternité, déclara qu’il était temps de faire la paix avec les Balaurs. Selon lui, la raison de cette guerre n’était pas d’annihiler les Balaurs. L’essentiel était de protéger Aion.
Kineas était stupéfait... Comment l’un de nos sauveurs pouvait-il perdre son courage et sa détermination aussi facilement et soudainement ?
Dans un premier temps, les Seigneurs Empyréens étaient consternés. La perspective de négocier une paix semblait absolument inconcevable. Apparemment, tout le monde était d’accord sur ce point.
La proposition d’Israphel était absurde.
Pourtant, les plus faibles des Seigneurs ne tardèrent pas à montrer qu’ils n’avaient jamais vraiment eu l’étoffe de combattants.
La notion d’honneur leur pesait comme un fardeau et ils avaient hâte de s’en libérer.
Dame Ariel fut la première à capituler. Elle parla d’Israphel en des termes flatteurs, vantant sa sagesse, son ancienneté et sa bravoure.
Sa bravoure ! C’est ainsi qu’elle qualifiait cette proposition de paix. Elle eut l’audace de dicter aux Daevas ce qu’ils devaient penser et comment ils devaient se comporter.
L’empressement avec lequel Dame Ariel et ses partisans oublièrent un millénaire de sacrifices était révoltant.
Comment pouvaient-ils accorder si peu de valeur au sang versé par tant de nos compatriotes ?
Heureusement, l’esprit acéré d’autres Seigneurs ne s’était pas émoussé.
En tant que Daeva, Kineas eut le privilège de rencontrer certains de nos Seigneurs, et c’est avec l’illustre et vénérable Seigneur Asphel qu'il connut la plus fructueuse des collaborations.
Sa détermination était inébranlable et ses missions étaient toujours couronnées de succès. Ses manières et ses aptitudes étaient une source d’inspiration pour la plupart d’entre nous.
Ainsi, lorsque l’insipide discours d’Ariel commença à faire flancher certains, je vis la grimace sur le visage d’Asphel et il sut que sa loyauté lui serait acquise. Il se leva pour parler et Kineas se tint à ses côtés, ainsi que ses autres partisans.
Il admonesta Ariel pour son dédain envers ceux qui étaient tombés avec honneur et dénonça l’initiative de paix, la qualifiant d’erreur et de perte de temps.
Une véritable tempête se déchaîna dans la salle. Les rugissements, la confusion, les accusations fusaient. La haine palpable entre les deux camps.
Kineas vit Israphel se lancer dans un plaidoyer passionné devant Siel, qui l’écoutait d’un air grave. Israphel expliquait avec insistance que nous devions
défendre Aion en construisant la paix, plutôt que par une guerre constante.
A la grande déception de Kineas, il vit Siel (la deuxième Gardienne de la Tour d'Eternité) acquiescer.
Afin de préserver un semblant de concorde, ils quittèrent tous la grande salle et laissèrent les Douze Seigneurs Empyréens à leurs débats.
Kineas partit avec des compagnons d’armes qui comprenaient que seul le jugement d’Asphel était juste et acceptable.
Les lâches, quant à eux, s’éclipsèrent de leur côté. La division entre les deux camps, les valeureux et les veules, était déjà visible.
Cette nuit-là, ils attendirent patiemment l’issue des débats. Kineas racontait qu'il s'en souvenait clairement.
Cette nuit là, il fixait les incendies qui brûlaient à l’horizon et il réalisa qu’il n’y aurait jamais de paix entre les Balaurs et nous.
Il repensa aux décennies de combats incessants, à ces yeux sombres et sans âme, des gouffres béants qui ne sourcillèrent pas lorsque les Balaurs massacrèrent sa famille et ses amis, sans autre raison que leur désir bestial de domination.
Kineas savait que Siel rejetterait la proposition d’Israphel.
Il savait qu’Asphel défendrait sa cause, notre cause, et que les autres, même Dame Ariel, finiraient par s’y rallier.
Il le savait, et pourtant, lorsque les Seigneurs Empyréens finirent par émerger, la décision qu’ils annoncèrent le laissa pantois et pétrifia toute sa Légion.
Dame Siel avait succombé. Malgré toutes nos protestations, Israphel et elle étaient les Gardiens de la Tour et, en cette qualité, ils jouissaient de la plus grande autorité parmi les Douze.
Leur décision était définitive. Nous allions devoir négocier avec les Balaurs.
Kineas entendit Ariel jubiler de sa voix triomphante ainsi que ses quatre cohortes entamer un chant de paix inepte.
Asphel s’avança, le visage déformé par la colère. Il partit et Kineas s’envola avec lui, suivi par un grand nombre de nos camarades Daevas.
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